Malgré la crise qui touche les professions du BTP depuis 2008, l’effectif salarié de la branche (1 205 945 personnes) reste supérieur à ce qu’il était en 2005 (1 197 465). Ce chiffre en fait un des tous premiers employeurs de France dans le secteur privé. Le point haut avait été atteint en 2008 avec 1 346 000 salariés, l’écart avec l’effectif 2014 mettant en lumière l’impact de la crise sur l’emploi de la branche ces dernières années.
En 2014, les métiers « divers de la production » représentent 17.34% des effectifs, et plus du quart des salariés du groupe des métiers de la « production ». Ces chiffres sont en augmentation depuis 2005 (15.18 de l’effectif total et 21.34% des effectifs de la production). Ces éléments peuvent traduire le retour, engagé au début des années 2000, de salariés peu qualifiés ne détenant pas de métier identifié sur le chantier (ouvriers d’exécution) ni de certification (au minimum un CAP conduisant à un positionnement minimum d’ouvrier professionnel).
A noter que la part des maçons continue de descendre (de près de 20% en 2005 à 17% en 2014). La position reste cependant la même, avec le premier rang des métiers identifiés en production. Peintres, Menuisiers, électriciens et conducteurs d’engins conservent dans la durée leur place respective dans le classement, avec de faibles variations.
En quelques années, la population de la profession a accentué sa féminisation, en passant de 90% de salariés masculins en 2005 à 88% en 2014. Cette évolution peut sembler marginale en pourcentage, elle l’est moins en effectifs soit presque 20 000 de salariés féminins de plus.
En 2014, les femmes représentent 11.58% de l’effectif de la Branche. Ce chiffre augmente très lentement mais régulièrement depuis 2005 (10.05%). La situation est cependant contrastée en fonction des grandes fonctions de l’entreprise : elles ne sont que 1.22% en production en 2005 et 1.34% en 2014, une évolution très marginale par rapport à l’évolution globale.
Sur les métiers techniques et d’encadrement de chantier, la stabilité est totale (respectivement 7.37 et 7.39% en 2005 et 2014). C’est donc du côté des fonctions administratives et commerciales que les professions du BTP se sont féminisées : en passant de 49.81% en 2005 à 54.68% de l’effectif en 2014, elles sont devenues majoritaires sur ces fonctions dans les entreprises de la Branche.
On notera également que c’est sur la tranche d’âge supérieure (plus de 55 ans) qu’elles sont le plus représentées, avec 13 .91% de l’effectif total. A l’opposé, avec seulement 6.18% des moins de 25 ans, elles sont sous-représentées dans la tranche d’âge la plus jeune, qui emploie majoritairement des personnels de production pour lesquels les jeunes femmes sont peu présentes.
Les tranches d’âges sont très différemment touchées par la baisse générale des effectifs qui touche la profession depuis 2009. Les plus de 55 ans voient leur effectif progresser de manière continue de 2005 à 2008, puis de 2009 à 2014, sans rupture : cette tranche d’effectif semble non seulement ne pas être touchée par la crise mais même avoir bénéficié d’une volonté de la profession de conserver les salariés les plus expérimentés. De manière moins marquée, la tranche d’âge des 45 à 54 ans bénéficie du même phénomène, même si elle subit une légère baisse ces cinq dernières années. Les trois tranches d’âge les plus jeunes subissent la baisse générale de manière très modérée pour les 25- 34 ans, forte et marquée pour les 35-44 ans, et extrêmement accentuée pour les moins de 25 ans, qui a perdu près de 40% de ses effectifs en six ans.
En 2014, les professions du BTP ont effectué 231 579 recrutements, contre 240 296 en 2013. Il s’agit du chiffre le plus faible depuis 2009 (255 296), qui avait marqué un fort coup d’arrêt dans la progression continue qui avait précédé. Cette décrue des recrutements de 3.63% fait suite à trois années de baisse consécutive, et s’inscrit dans une tendance baissière plus large depuis le sommet atteint en 2008 avec près de 325 000 recrutements.
89% des recrutements ont concerné des hommes, 11% des femmes. Cette répartition ne présente pas de variation significative depuis 2005.
46% des entrants n’avaient jamais travaillé dans le BTP auparavant. Ce chiffre est légèrement inférieur de 2% par rapport à 2013 et suit une tendance générale baissière : en 2008, près de 60% des entrants n’avaient jamais travaillé dans le BTP. Ce pourcentage ne cesse de diminuer depuis, probablement en raison du plus grand nombre d’ex salariés du BTP disponibles sur le marché de l’emploi et cherchant à y retourner. En 2014, 28% des entrants avaient moins de 25 ans, contre 36% en 2006.